Location saisonnière : quand la majorité ne suffit pas pour louer sur Airbnb
22 ans, majeure… mais interdite de réservation sur Airbnb : l’histoire qui fait débat
Une jeune femme se heurte à une règle opaque des plateformes de location courte durée. Un cas qui révèle les failles d’un système censé protéger, mais qui exclut parfois sans raison valable.
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Un refus inattendu pour une voyageuse responsable
Imaginez préparer un voyage, sélectionner un logement sur Airbnb, remplir scrupuleusement les informations demandées… pour se voir notifier un refus catégorique. C’est ce qu’a vécu Emma (prénom modifié), 22 ans, étudiante en master et titulaire d’un emploi à temps partiel. Malgré un profil irréprochable – solvabilité vérifiée, notes positives sur d’autres plateformes, pièce d’identité valide – son réservation a été annulée moins de 24 heures après validation.
Le motif invoqué ? « Votre âge ne correspond pas à nos critères de location. »
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Pourquoi Airbnb bloque-t-il certains jeunes adultes ?
Contrairement aux idées reçues, la majorité légale (18 ans en France) ne garantit pas l’accès à tous les services. Airbnb, comme d’autres plateformes, applique des restrictions d’âge variables selon les pays et les propriétaires. Voici les raisons avancées :
- Responsabilité juridique : Certains hôtes craignent les dégâts ou les fêtes non déclarées, associées (à tort) aux locataires jeunes. - Assurances limitées : Les contrats souscrits par les plateformes couvrent mal les locataires de moins de 25 ans, jugés « à risque ». - Discrimination algorithmique : Les systèmes de scoring automatisés pénalisent les profils sans historique de location.
> « C’est une double peine : on nous accuse d’être irresponsables, mais on nous empêche de prouver le contraire », témoigne Emma, qui avait prévu ce séjour pour un stage professionnel.
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Que dit la loi française ? Un flou juridique exploité
En théorie, refuser une location en raison de l’âge est illégal (article 225-1 du Code pénal). Pourtant, les plateformes contournent cette règle via :
- Des clauses contractuelles : Les conditions générales d’Airbnb autorisent les hôtes à fixer leurs propres limites d’âge.
- L’opacité des critères : Aucune transparence sur les seuils appliqués (21 ans ? 25 ans ?).
- L’absence de recours : Les utilisateurs lésés peinent à obtenir réparation, faute de preuves tangibles.
Exemple : Aux États-Unis, certains États interdisent ces pratiques, mais en Europe, la régulation reste fragmentée.
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Comment contourner le problème ? Solutions et alternatives
Si vous êtes concerné, voici des pistes pour éviter les refus arbitraires :
✅ Privilégier les plateformes inclusives : - Booking.com ou Abritel (moins restrictives sur l’âge). - Les résidences étudiantes (comme Studapart), qui ciblent explicitement les jeunes.
✅ Renforcer son profil : - Ajouter une lettre de recommandation (d’un employeur ou d’un précédent hôte). - Lier son compte à un compte bancaire professionnel ou à un garant.
✅ Contacter directement l’hôte : - Expliquer son projet par message avant de réserver pour désamorcer les préjugés.
⚠️ Attention aux « astuces » risquées : - Faire réserver par un proche plus âgé peut annuler l’assurance en cas de sinistre. - Mentir sur son âge expose à un refus sur place et à une exclusion définitive.
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Le mot de la fin : un système à réformer
Ce cas n’est pas isolé. Des milliers de jeunes adultes, solvables et responsables, se heurtent chaque année à ces discriminations silencieuses. Alors que la location courte durée explose (+30 % en 5 ans en France), les plateformes doivent :
🔹 Clarifier leurs critères : Afficher clairement les limites d’âge avant la réservation. 🔹 Proposer des garanties alternatives : Comme un dépôt de garantie majoré pour les moins de 25 ans. 🔹 Lutter contre les biais algorithmiques : Former les modèles IA à ne pas pénaliser systématiquement les jeunes.
« On ne devrait pas avoir à tricher pour accéder à un droit aussi basique que se loger », conclut Emma, qui a finalement trouvé une solution… sur Leboncoin, après des semaines de recherche.
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Et vous, avez-vous déjà été refusé pour votre âge ?
Partagez votre expérience en commentaire ou sur les réseaux avec le hashtag #TropJeunePourLouer. Vos témoignages pourraient faire bouger les lignes !
(Crédit image : CartoImmo)