Votre Guide Immobilier

Spécialiste des données DVF et de l'analyse des prix immobiliers

Explorer les articles
Retour aux articles

Nouvelle Taxe Inattendue : Pourquoi les Propriétaires de Locations Saisonnières Devront Désormais Contribuer aux Droits d’Auteur

Locations Saisonnières : Une Nouvelle Contribution aux Droits d’Auteur qui Fait Débat

En 2024, les propriétaires de logements mis en location saisonnière vont devoir s’acquitter d’une obligation financière inattendue : une redevance au titre des droits d’auteur. Cette mesure, peu médiatisée jusqu’ici, suscite des interrogations parmi les acteurs du secteur. Explications sur cette réforme et ses conséquences pratiques.

---

D’où Vient Cette Nouvelle Obligation ?

Contrairement aux idées reçues, cette contribution ne découle pas d’une loi récente, mais de l’extension d’un mécanisme existant. Jusqu’à présent, seuls les hôtels, campings et résidences de tourisme étaient concernés par le paiement de droits d’auteur pour la diffusion de musique, films ou programmes TV dans leurs établissements. Désormais, les locations saisonnières – y compris celles proposées via Airbnb ou Booking – entrent dans le champ d’application.

Cette décision émane des sociétés de gestion collective (comme la SACEM ou la PROCIREP), qui estiment que les locations meublées de courte durée relèvent désormais du secteur de l’hébergement touristique. Une interprétation qui élargit considérablement le périmètre des contribuables.

---

Qui est Concerné ? Quels Montants ?

1. Les Propriétaires Visés

Cette redevance s’applique à tous les loueurs de biens meublés classés en location saisonnière, qu’ils soient particuliers ou professionnels. Les critères retenus incluent :

- La durée de location (inférieure à 90 jours consécutifs). - La fréquence des séjours (plusieurs locataires par an). - L’équipement du logement (présence d’une télévision, d’un système audio, ou d’un accès à des plateformes de streaming).

Exemple : Un studio loué 3 semaines par an via Leboncoin ou Abritel sera soumis à cette contribution, même si le propriétaire n’est pas un professionnel de l’immobilier.

2. Le Calcul de la Redevance

Les montants varient selon plusieurs facteurs :

- Taille du logement : Un studio paiera moins qu’une villa. - Équipements multimédias : La présence d’une télévision ou d’un abonnement Netflix augmente la facture. - Localisation : Les zones touristiques (comme Paris, la Côte d’Azur ou les stations de ski) sont plus taxées.

À titre indicatif : - Pour un T2 en province : entre 50 et 150 € par an. - Pour une résidence secondaire en bord de mer : jusqu’à 300 € annuels.

> ⚠️ Attention : Ces tarifs sont des estimations. Les sociétés de gestion (SACEM, ADAMI, etc.) communiqueront les barèmes définitifs dans les prochains mois.

---

Comment Cette Redevance Sera-t-elle Collectée ?

Contrairement à une taxe classique, cette contribution ne transite pas par l’État. Ce sont les sociétés de gestion des droits d’auteur qui se chargeront de la collecte, via deux canaux principaux :

  1. Les Plateformes de Réservation (Airbnb, Booking, etc.) :
- Elles pourraient prélever automatiquement la redevance sur les revenus des propriétaires, avant de la reverser aux ayants droit. - Risque : Une hausse des commissions pour couvrir les frais de gestion.

  1. Les Déclarations Individuelles :
- Les propriétaires devront se déclarer auprès des organismes compétents (ex : SACEM) et régler la somme due. - Sanction : En cas d’oubli, des pénalités de retard (jusqu’à 10 % du montant) pourraient s’appliquer.

---

Quels Impacts pour les Loueurs et les Locataires ?

Pour les Propriétaires

- Une charge supplémentaire dans un contexte où les coûts (énergie, entretien) explosent. - Une complexité administrative : Gérer plusieurs déclarations (impôts, taxe de séjour, et désormais droits d’auteur). - Un risque de déséquilibre concurrentiel : Les locations non déclarées (illégales) échapperont à cette redevance.

Pour les Locataires

- Pas d’impact direct : La redevance est à la charge du propriétaire. - Mais… : Certains loueurs pourraient répercuter ce coût via une hausse des tarifs.

---

Que Pensent les Acteurs du Secteur ?

Les réactions sont partagées :

Les Sociétés d’Auteurs (SACEM, etc.) : > « Cette mesure permet de reconnaître le travail des créateurs, dont les œuvres sont diffusées dans ces logements. C’est une question d’équité. »

Les Syndicats de Propriétaires (UNPI, etc.) : > « Encore une taxe déguisée ! Les loueurs saisonniers sont déjà soumis à la taxe de séjour et à l’impôt sur le revenu. Cette redevance est injustifiée. »

🔄 Les Plateformes (Airbnb, etc.) : > « Nous étudions les modalités pour faciliter la collecte, mais cela ajoutera une couche de complexité pour nos hôtes. »

---

Que Faire en Pratique ?

Si vous êtes concerné, voici les étapes à suivre :

  1. Vérifiez si votre logement est éligible (critères de durée et équipement).
  1. Consultez les sites des sociétés de gestion (SACEM, PROCIREP) pour connaître le barème exact.
  1. Anticipez le paiement : La première échéance pourrait intervenir dès 2025 (pour les revenus 2024).
  1. Adaptez vos tarifs si nécessaire (sans oublier la concurrence).

---

Conclusion : Une Mesure qui Divise

Cette nouvelle redevance s’inscrit dans une volonté d’harmonisation entre hébergements traditionnels et locations saisonnières. Si son objectif – soutenir les créateurs – est louable, son application soulève des questions sur l’équité et la charge administrative pour les propriétaires.

Une chose est sûre : le paysage de la location courte durée vient de se complexifier un peu plus. Aux loueurs de s’organiser pour éviter les mauvaises surprises !

📌 À suivre : Les décrets d’application et les réactions des plateformes dans les semaines à venir.