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Le déclin des chaudières à gaz en 2022 : quand les subventions s’effritent, les ménages se détournent

Chaudières à gaz : un marché en chute libre en 2022, victime de la fin des avantages fiscaux

En 2022, le secteur du chauffage domestique a connu un bouleversement majeur : les chaudières à gaz, autrefois plébiscitées, ont vu leurs ventes s’effondrer. Une tendance qui s’explique principalement par la diminution drastique des aides financières et une prise de conscience écologique croissante. Décryptage d’un phénomène qui redessine le paysage énergétique français.

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Des subventions en berne, un coup dur pour le gaz

Jusqu’alors soutenues par des dispositifs incitatifs comme MaPrimeRénov’ ou les primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie), les chaudières à gaz ont perdu une grande partie de leur attractivité. Dès 2022, plusieurs mesures clés ont été revues à la baisse :

- Réduction des montants alloués : Les aides pour l’installation de modèles performants (à condensation) ont été divisées par deux, voire supprimées pour certains ménages. - Exclusion des chaudières classiques : Les appareils les moins efficaces (étiquetés D ou E) ne bénéficient plus d’aucun soutien public, poussant les consommateurs vers des solutions plus vertes. - Priorité au tout-électrique : Les pompes à chaleur (PAC) et les chaudières biomasse, jugées plus durables, ont capté une part croissante des budgets alloués à la rénovation.

« Les ménages ont rapidement compris que le gaz n’était plus la solution la plus rentable, ni la plus subventionnée », explique un expert du secteur. Résultat : une chute des ventes estimée à -30 % en un an, selon les professionnels.

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La transition énergétique accélère le déclin

Au-delà des aspects financiers, l’urgence climatique et les réglementations européennes ont joué un rôle clé dans ce basculement. Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  1. L’interdiction progressive des chaudières neuves : Dès 2025, les logements neufs ne pourront plus en être équipés, une mesure qui anticipe leur disparition à moyen terme.
  1. La hausse des prix de l’énergie : Avec la flambée des tarifs du gaz en 2022 (+50 % en moyenne), les foyers se tournent vers des alternatives moins volatiles.
  1. L’attrait pour les énergies renouvelables : Les pompes à chaleur, dont les ventes ont bondi de +20 %, séduisent par leur efficacité et leur éligibilité à des aides renforcées (jusqu’à 10 000 € pour les ménages modestes).

!Graphique : Évolution des ventes de chaudières (2019-2022) Source : Syndicat des Professionnels du Chauffage (2023)

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Quelles solutions pour les ménages ?

Face à ce contexte, les Français ont trois options principales :

Opter pour une pompe à chaleur (PAC) : - Avantages : Jusqu’à 75 % d’économies sur la facture énergétique, éligible à MaPrimeRénov’ (jusqu’à 5 000 €). - Inconvénients : Investissement initial élevé (10 000 à 15 000 €), performance variable selon le climat.

Se tourner vers la biomasse (chaudière à granulés) : - Avantages : Énergie renouvelable, coûts maîtrisés (environ 0,06 €/kWh contre 0,12 € pour le gaz). - Inconvénients : Nécessite un espace de stockage pour les granulés, entretien régulier.

⚠️ Conserver une chaudière gaz existante (si déjà installée) : - À savoir : Aucune interdiction pour les appareils en place, mais pas d’aides pour leur remplacement. - Risque : Dépendance à un énergie fossile dont le prix reste instable.

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Et demain ? Vers la fin du gaz dans les logements ?

Si le gouvernement n’a pas encore acté une interdiction totale des chaudières gaz, la tendance est claire : leur part dans le mix énergétique français devrait continuer de reculer. D’ici 2030, les experts anticipent :

- Une disparition des modèles les moins performants (étiquetés F ou G). - Un désengagement progressif des aides pour les appareils fonctionnant aux énergies fossiles. - Une generalisation des alternatives (PAC, solaire thermique, réseaux de chaleur urbains).

« La transition est en marche, mais elle doit s’accompagner de solutions accessibles pour tous les budgets », souligne un représentant de l’ADEME. Reste à savoir si les ménages les plus modestes pourront suivre le rythme…

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En résumé

| Critère | Chaudières gaz (2022) | Alternatives (PAC/Biomasse) | |---------------------------|--------------------------------|--------------------------------| | Coût d’installation | 3 000 – 7 000 € | 10 000 – 15 000 € (PAC) | | Aides disponibles | Très limitées (sauf condensation)| Jusqu’à 10 000 € | | Impact environnemental| Émissions CO₂ élevées | Faible (renouvelable) | | Durée de vie | 15–20 ans | 20 ans (PAC) |

> Le saviez-vous ? > En 2022, 1 Français sur 2 déclarait envisager de remplacer sa chaudière gaz d’ici 5 ans, contre seulement 30 % en 2020. (Baromètre Qualit’EnR 2023)

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